La douleur chronique ostéoarticulaire et les TMS (troubles musculo squelettiques) affectent des millions de personnes dans le monde et en France.
Que les maladies soient auto-immunes, dues à des inflammations (autres), des blessures, des mauvaises postures ou mouvements répétitifs ou encore de l’usure générale des articulations, la douleur a un impact significatif sur la qualité de vie de chacune des personnes et sur sa mobilité.
Les conséquences des douleurs sont indiscutables : répercussions sur sa vie sociale (arrêt maladie à répétition, licenciement, reclassement…), sur sa vie familiale (couple, enfants, voyages, loisirs…), son moral, ses émotions… Cela concerne tout le monde directement ou indirectement.
En France ces quelques chiffres montrent combien de personnes souffrent au quotidien et combien leurs douleurs peuvent les « handicaper » … tout en étant un handicap invisible.
Pour les affections les plus courantes :
- Arthrose : 10 millions de personnes
- Arthrite : 200 000 personnes
- Fibromyalgie : 1,5 à 2 millions de personnes
- Spondylarthrite ankylosante : 300 000 personnes
- Polyarthrite rhumatoïde : 200 à 300 000 personnes
- Goutte : 600 000 à 1 million de personnes
- TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) : 1 million de personne
Alors que de nombreuses personnes se tournent vers les médicaments pour soulager leur douleur, il existe néanmoins des approches naturelles et holistiques qui peuvent offrir des solutions efficaces et durables. Il est surtout préférable pour sa santé de considérer ces alternatives naturelles, car prendre des médicaments quotidiennement a lui aussi un impact négatif sur celle-ci. Alors si les alternatives peuvent faire diminuer considérablement les doses et/ou les prises des médicaments afin d’éviter une quelconque accoutumance et dépendance ou encore limiter au max les effets secondaires des molécules chimiques à long terme, on aurait tort de s’en priver.
La naturopathie vise à soutenir le corps par des moyens naturels, elle propose diverses méthodes pour gérer la douleur en s’appuyant sur différentes techniques et sur du bon sens. La douleur comme on l’a vu plus haut ne s’arrête pas qu’à l’information mais elle affecte aussi le moral, le sommeil, la mobilité, l’humeur … Un tout. Et comme nous sommes tous différents, la naturopathie offre des alternatives spécifiques au besoin de chacun, elle adapte les méthodes, les personnalise selon la personne, tient compte de son mode vie, de ses habitudes, de son environnement de travail, de domicile… et de ses préférences.
Cet article explore 4 stratégies naturopathiques pour soulager la douleur et retrouver de la mobilité, en offrant des conseils pratiques et inspirants pour ceux qui cherchent des alternatives naturelles.
« Le docteur du futur ne donnera pas de médicaments, il formera ses patients à prendre soin de leur corps, à la nutrition et aux causes et à la prévention des maladies.» – Thomas A. Edison
1. L’alimentation anti-inflammatoire « Tout part de l’assiette. »
En quoi l’alimentation anti-inflammatoire peut aider
L’alimentation anti inflammatoire peut être considérée comme une remise à zéro (reset) de l’organisme en raison de ses effets positifs sur notre corps. Elle permet aussi bien de :
- Réguler l’inflammation en réduisant la production des médiateurs chimiques (cytokines) pro-inflammatoires (comme IL-6, TNF-alpha) et augmenter ceux qui sont anti-inflammatoires (comme IL-10).
- Réguler le stress oxydatif en neutralisant les radicaux libres qui contribuent aussi à entretenir l’inflammation.
- Améliorer le microbiote intestinal en favorisant une flore saine et riche sans déséquilibre.
- Améliorer la santé cardiovasculaire en facilitant la circulation sanguine et ainsi contribuer à un meilleur apport des nutriments dans tout le corps et à l’évacuation des déchets accumulés.
- Réguler l’équilibre hormonal (cortisol, mélatonine, insuline…) en favorisant les apports nécessaires et vitaux à leur fabrication.
- Rétablir et stabiliser les cycles circadiens (hormones thyroïdiennes) grâce à un meilleur métabolisme.
- Améliorer le poids de « forme » : que ce soit en surpoids ou en sous poids, le corps est forcément en déficit ou en excès donc cette alimentation aidera à retrouver l’équilibre.
- Améliorer la qualité du sommeil en facilitant l’endormissement, le sommeil profond ou réparateur, et le sommeil paradoxal crucial pour la gestion des émotions et du moral.
Le but n’est pas de donner tous les bénéfices mais surtout de les comprendre ce que cette alimentation peut apporter pour le corps quelques soient la douleur. Il y a d’excellentes ressources (quelques-unes citées en fin d’article) sur le marché pour enrichir ses connaissances ou par simples curiosités.
Enfin s’il y a une curiosité à avoir ce serait de tester juste sur 3 semaines en supprimant seulement les aliments à éviter… et voir ce qui se passe dans son corps, vous seriez surpris !
Aliments à privilégier parce qu’ils se trouvent dans la nature.
- Fruits et légumes : Pour leur richesse en antioxydants, vitamines et minéraux.
- Poissons gras : Saumon, le maquereau et les sardines sont d’excellentes sources d’acides gras oméga-3.
- Noix et graines : Les amandes, les noix de Grenoble et les graines de lin riches en oméga-3 et antioxydants.
- Huiles saines : L’huile d’olive ou de noix extra vierge de première pression à froid. (pas de transformation juste de la pression.)
Aliments à éviter parce qu’ils ont subi des transformations (raffinage, pasteurisation, cuisson, ajouts de conservateurs, stabilisateurs…)
- Sucres raffinés : Les bonbons, les sodas et autres aliments sucrés.
- Gluten et produits laitiers : Pain de mie, pain, yaourt, fromages….
- Graisses trans et saturées : Présentes dans les aliments transformés et frits.
2. Les exercices doux et réguliers « Rester c’est exister, mais voyager, c’est vivre »
En quoi le mouvement peut aider alors que j’ai mal
Le mouvement est crucial pour maintenir la santé des articulations. L’exercice régulier aide à renforcer les muscles autour des articulations, améliorer la flexibilité et réduire la raideur. Il contribue à éliminer les déchets grâce aux mouvements en activant la circulation lymphatique et sanguine.
Les exercices sont à adaptés à chacun, les mouvements à personnaliser : surtout démarrer doucement mais sûrement.
Types d’exercices recommandés
- Yoga : Le yoga améliore la flexibilité, renforce les muscles et peut être adapté pour éviter de solliciter excessivement les articulations douloureuses. Des poses comme le chien tête en bas, le guerrier et la posture de l’enfant sont bénéfiques.
- Tai Chi : Cet art martial chinois combine des mouvements lents et gracieux avec une respiration profonde. Il est particulièrement efficace pour améliorer l’équilibre et la force musculaire sans provoquer de stress articulaire.
- Natation et exercices aquatiques : L’eau offre une résistance douce qui renforce les muscles tout en réduisant la pression sur les articulations. La sensation de légèreté du corps atténue les douleurs … attention justement de ne pas trop en faire.
- Etirements, assouplissements : De simples exercices de stretching pour s’échauffer avant une séance de sport ou pour s’étirer à la fin de la séance. Ils sont de réelles aides pour renforcer et assouplir les articulations, les muscles. Ils libèrent les tensions et permettent de réaligner en douceur la colonne vertébrale par exemple.
Conseils pour commencer
Avant de commencer un nouveau programme d’exercices, s’assurer que les mouvements ne sont pas contre indiqués si jamais il y a eu des interventions chirurgicales récentes ou des postures ou mouvements déconseillés par le médecin.
Se faire aider au début pour être sûr que les mouvements soient bien exécutés et les postures de sécurité bien intégrées.
Commencer lentement et augmenter progressivement l’intensité et la durée des exercices pour éviter les blessures. Cela sera encourageant à recommencer le lendemain, le but est de créer un besoin pour le corps. Le moyen efficace pour enregistrer une nouvelle routine au cerveau : Lui procurer du plaisir.
La clé est la régularité : mieux vaut une séance de 10 min tous les jours, qu’une grosse de 40 min une seule fois par semaine.
3. Les thérapies manuelles « Je vais chez le réflexologue pour que mes pieds se souviennent qu’ils sont plus qu’un simple moyen de transport. »
En quoi les thérapies manuelles sont une aide
Les thérapies manuelles impliquent la manipulation des tissus mous et/ou des articulations. Elles aident à soulager la douleur, améliorent la mobilité et favorisent la relaxation.
Types de thérapies
- Ostéopathie : Les ostéopathes utilisent des techniques de manipulation pour améliorer la mobilité des articulations, réduire la tension musculaire et favoriser la guérison.
- Chiropractie : Les chiropracteurs se concentrent sur l’alignement de la colonne vertébrale et des autres articulations. Ils utilisent des ajustements spécifiques pour corriger les déséquilibres et soulager la douleur.
- Réflexologie : Qu’elle soit plantaire, palmaire ou faciale, elle apporte de la détente, relaxation profonde et un soulagement sur de nombreux maux car elle intègre une cartographie du corps (organes, os, glandes…) sur la zone massée. Son but est de soutenir les processus biologiques, augmenter la vitalité, stimuler les circulations (sanguine et lymphatique) pour favoriser l’élimination et/ou la bonne distribution des nutriments….
- Do In (Tao Yin ou Dao Yin) : Ou dit Automassage. Comme ce n’est pas tous les jours que l’on peut avoir recours à des séances de massages autant se le faire soi-même ! Cette pratique traditionnelle asiatique combine des techniques de massage en suivant les lignes des méridiens et en stimulant certains points. Elle associe des exercices d’étirement, de respiration et de méditation.
Toutes ces thérapies manuelles s’intègrent parfaitement dans la démarche naturopathique dans la gestion des douleurs et sont complémentaires.
4. Les remèdes à base de plantes « La tisane : la thérapie verte qui soigne tout, sauf la paresse de la faire. »
En quoi les plantes médicinales peuvent aider
Les plantes médicinales offrent des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques pour soulager. Elles sont riches en minéraux donc ont un effet reminéralisant : pour combler les carences ou les déficits, pour aider à régénérer les tissus…
Elles ont des propriétés relaxantes et apaisantes pour aider à la gestion des émotions, ou pour améliorer la qualité du sommeil.
Et comme la Nature est bien faite : elles ont aussi les « pouvoirs magiques » de pouvoir soutenir nos organes d’éliminations.
Comment choisir
C’est là où vous allez commencer à comprendre l’ampleur et la nécessité de se tourner vers des professionnels (naturopathe, herboriste…) car il faut absolument prendre en considération tous ces facteurs et pas des moindres :
- La pathologie ou les pathologies car bien souvent il n’y a pas qu’un seul trouble.
- La durée : pas les mêmes posologies et pas les mêmes formes à privilégier s’il faut partir sur une durée courte 10 jours, moyenne sur 3 mois ou longue 15 mois
- Les traitements en cours : précautions, contre-indications, interactions médicamenteuses.
- Les préférences (on évitera des infusions selon la plante … je pense à l’infusion d’artichaud ou selon le moment de la journée, la tisane avant de se coucher n’est pas forcément la solution la plus adaptée)
- La période de l’année : certaines formes peuvent être photosensibilisantes.
- La localisation des douleurs (diffus, généralisé ou points précis) ou si c’est sur un genou VS l’œil …
Différentes formes
On retrouve : les infusions, les décoctions, les teintures, les extraits fluides, les huiles essentielles, les poudres, les gélules et comprimés, les sirops, les cataplasmes et compresses, les baumes et pommades, les inhalations ….
Pour les plantes consommées il faudra s’assurer de la qualité des produits, de préférer les produits certifiés bio et sans additifs artificiels.
Exemples de plantes
- Curcuma : Contient de la curcumine, un puissant anti-inflammatoire. Il peut être pris sous forme de supplément ou ajouté aux aliments comme épice.
- Gingembre : Réputé pour ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques, il peut être consommé frais, en poudre ou sous forme de supplément.
- Boswellia : Aussi connu sous le nom d’encens indien, cette plante est utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoires.
- Ortie : L’ortie peut aider à réduire l’inflammation et à soulager la douleur articulaire. Elle peut être consommée en tisane ou en supplément. Elle est très reminéralisante pour la régénération et le renfort des tissus.
Conclusion
La douleur chronique ostéoarticulaire et les TMS (troubles musculo squelettiques) touchent tellement de personnes et demandent l’usage de nombreux anti douleurs de plus en plus fort. Repenser – repanser la douleur chronique avec de nouvelles alternatives comme la naturopathie c’est adopter une approche naturelle et holistique. La naturopathie offre un large échantillon de techniques et d’outils pour s’assurer d’un soulagement significatif et durable. En combinant une alimentation anti-inflammatoire, des exercices doux, des thérapies manuelles et des remèdes à base de plantes c’est prendre en charge sa douleur de manière proactive et améliorer sa qualité de vie. Effectuer un bilan de vitalité avec un naturopathe apporte de la clarté sur les différentes solutions mais surtout personnalisent ces approches selon les besoins spécifiques, les objectifs, les préférences, les habitudes de chacun.
En intégrant ces stratégies dans sa routine quotidienne, non seulement la douleur sera réduite, le bien-être général renforcé et enfin pouvoir retrouver une vie plus active et épanouissante.
Carole santenaturelle – le 19/05/2024
Sources :
- Manger mieux et meilleur de 0 à 100 ans – Pr Henri Joyeux et Jean Joyeux
- Changez d’alimentation – Pr Henri Joyeux
- Prenez en main votre santé – Michel Dogna
- Mon programme anti-inflammatoire – Yohan Mannone
- Acidose et mucose toxiques – Daniel Kieffer
- Le grand livre de la médecine traditionnelle chinoise – Cédric Sebti
- Vaincre votre arthrose – Laura Azenard
- Guérir par l’alimentation selon Hildegard de Bingen
- L’art du Do-IN se renouveler chaque jour – Jean Rofidal